Carences micronutritionnelles ? Mais pourquoi donc ? (suite)

Je continue donc aujourd’hui mon inventaire des causes de carence. Celui-ci n’a évidemment pas la prétention d’être exhaustif. L’objectif est de vous sensibiliser au fait qu’une alimentation saine et variée n’est pas un gage de couverture des besoins nutritionnels et micronutritionnels comme on l’entend très (trop) souvent.

Nous avons déjà vu trois grandes causes qui sont la faiblesse des aliments en micronutriments, le défaut de mastication et le défaut d’absorption. Je vous propose ici quatre autres causes assez fréquentes à travers des exemples.  

Quatrième cause : une surconsommation d’un micronutriment par l’organisme

Je ne parle pas ici d’une surconsommation alimentaire, mais du cas où bien que votre alimentation vous apporte le micronutriment en quantité suffisante, il se retrouve en carence par surutilisation au cours des processus biochimiques que votre mode de vie sollicite. C’est le cas des antioxydants qui vont être sursollicités lors d’une pratique sportive intensive par exemple.

Cinquième cause : le détournement d’un micronutriment pour combler un autre besoin

Le corps cherchant toujours à optimiser ce qui va dans le sens de la vie, il pourrait très bien, s’il manque de vitamine B3 par exemple (indispensable à la production de l’énergie), détourner le tryptophane, un acide aminé que vous consommez, et qui sert notamment à produire de la sérotonine, pour satisfaire son besoin en B3. Il couvrirait ainsi sa carence en vitamine mais pourrait induire un manque de sérotonine. Cette dernière étant un neurotransmetteur que l’on ne va pas apporter à l’organisme de façon exogène, une complémentation en vitamine B3 pourrait rétablir l’équilibre.

Sixième cause : des pertes excessives d’un micronutriment

Le phénomène qui se rencontre le plus fréquemment dans nos sociétés modernes en relation avec ce point est probablement la perte de magnésium sous l’effet du stress. Chassé des cellules, il se retrouve en excès dans le milieu extracellulaire ce qui conduit à son excrétion intempestive dans les urines, avec une carence à la clé.

Dans un autre registre, toutes les femmes savent que des menstruations abondantes peuvent induire un déficit en fer. Mais c’est aussi le cas par exemple de polypes intestinaux s’ils saignent. Les exemples sont nombreux.

Septième cause : la prise de médicaments

Certains médicaments peuvent inhiber l’absorption de certains micronutriments, interférer avec leur métabolisme ou en augmenter l’excrétion urinaire, générant là encore des carences.

Ainsi, la pilule contraceptive qui, du fait du travail d’élimination des hormones qu’elle sursollicite, va avoir un impact sur de nombreuses vitamines B, les vitamines C et E mais aussi sur le zinc, le sélénium, le magnésium, le coenzyme Q10 et le glutathion, avec des répercussions sur la production d’énergie notamment, (d’où la prise de poids souvent constatée), mais aussi sur la fonction hépatique...

Un autre exemple désormais bien documenté est celui des statines qui en baissant la synthèse endogène de cholestérol va également limiter la synthèse de coenzyme Q10 et de vitamine D. Côté cholestérol toujours, la cholestyramine ne fait pas mieux puisqu’elle inhibe l’absorption de tous les micronutriments liposolubles, vitamines ADEK, caroténoïdes, polyphénols…

Je vous laisse imaginer l’impact des cocktails médicamenteux sur les niveaux de micronutriments des personnes polymédicamentées.

Pour conclure signalons que bien évidemment toutes ces causes peuvent se cumuler et s’entrecroiser, démultipliant les raisons de retrouver des carences micronutritionnelles dans les biologies même si l’alimentation est saine et variée.

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C’est avec plaisir que je vous partage ces informations. Merci de mentionner la source si vous partagez à votre tour tout ou partie de mes articles.