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Et le poids ?

  • Véronique Gillas
  • 29 juil. 2024
  • 4 min de lecture

Le poids en santé fonctionnelle
Poids et métabolisme

Impossible de commencer une rubrique sur les pathologies sans évoquer le POIDS.


Qu'il s'agisse d’un désir de perte de poids ou de prise de poids, le poids est le premier motif de consultation évoqué par mes consultants.


Le poids est un marqueur que l'on évalue assez facilement à l'œil nu. Il est facile de voir qu'une personne est en situation d'obésité ou de maigreur. La balance va nous permettre d'obtenir une évaluation plus précise de ce qui est en réalité la masse corporelle. La norme veut qu'un poids corporel normal permette d'obtenir lors du calcul de l'IMC (pour rappel, il s’agit du poids en kilogramme divisé par la taille en mètre au carré) un résultat compris entre 18,5 et 24,9.


maigreur, surpoids, obésité ? A la recherche des facteurs sous-jacents


En santé fonctionnelle, la vision est assez différente. Si le surpoids et l'obésité, car le plus souvent il s'agit de cette problématique, sont bien pathologiques, ils sont surtout la résultante, ou le marqueur visible, de troubles sous-jacents qui s'associent.


Le travail du praticien, va être de comprendre pourquoi la personne prend du poids, pourquoi elle n'en perd pas, ou encore pourquoi elle ne parvient pas à en prendre… Aussi, que vous veniez en prévention, pour une pathologie diagnostiquée par votre médecin, ou pour une problématique de poids, mon interrogatoire sera toujours construit sur la même base car dans tous les cas je vais chercher à mettre en évidence ce qui dysfonctionne.


Alors bien sûr, probablement que si vous êtes en surpoids, vous pensez savoir ce qui dysfonctionne. C'est votre tête et ce qu'elle vous fait faire face aux aliments.


Mais la problématique est beaucoup plus compliquée que cela et réduire la prise alimentaire à un manque de volonté me semble réellement passer à côté de cette problématique. Le besoin de trouver une récompense dans l'alimentation n’est souvent pas étranger à une dysfonction neuropsychique, qui trouvera probablement sa source dans une autre dysfonction métabolique, intestinale ou inflammatoire par exemple. On peut très bien envisager que la dysbiose soit une source d’inflammation qui va altérer le fonctionnement de nos neurotransmetteurs, créant stress, anxiété, et aussi… impulsivité face à notre assiette bien entendu. Pour autant, il conviendra de ne pas réduire le patient à l’état de victime de ses neurotransmetteurs. Aussi, comprendre d’où vient le besoin de se récompenser, pour reprendre l’exemple cité ici, est un autre travail dont on ne pourra probablement pas faire l’économie.


La prise en charge des problématiques de poids se doit d’être globale

 

Elle va explorer votre nutrition évidemment, mais aussi à quel moment vous mangez, vos rythmes de sommeil, votre niveau de fatigue, votre digestion, votre microbiote, les signes d’inflammation, de stress oxydatif, votre immunité, vos allergies, intolérances et hypersensibilités alimentaires, votre niveau d’intoxication, votre capacité de détoxication, votre fonctionnement hormonal avec bien évidemment la thyroïde, l’insuline, mais aussi les hormones sexuelles, votre cycle si vous êtes une femme, votre métabolisme, la composition des graisses qui composent vos cellules, votre humeur, votre stress, votre état neuropsychique en général, votre niveau d’activité physique… voire vos faiblesses génétiques qu’il faudra contourner pour des résultats optimisés.

 

L’objectif est, vous l’avez compris, de débusquer les troubles métaboliques sous-jacents, et d’en trouver les causes afin de les prendre en charge pour moduler le poids.

 

Surpoids ou obésité normo-pondérale ?

 

Néanmoins, il est important de préciser que ces mécanismes sous-jacents peuvent conduire à un excès de poids, ou non. C’est pourquoi, je ne peux conclure cet article sans revenir sur la notion d’IMC évoquée plus haut. Car si le surpoids est la résultante de dysfonctions, l’inverse n’est pas vrai. Il est tout à fait possible d’observer des dysfonctions métaboliques sans surpoids. Aussi, si le fait de croire que le surpoids est un problème de volonté, vous garantit de passer à côté de tout espoir d’amélioration, croire que le fait d’avoir un poids dit normal est un gage de santé est tout aussi illusoire.

 

A ce titre, une étude de 2008* met en évidence que près d’un quart des adultes de poids normal, selon les critères de l’IMC, présente des troubles métaboliques considérés comme faisant partie du spectre des troubles de l’obésité. Parmi eux : une pression artérielle élevée, des niveaux élevés de triglycérides, un taux de glucose plasmatique à jeun trop élevé, une protéine C-réactive (marqueur de l’inflammation) augmentée, une perturbation du métabolisme des sucres évoquant une résistance à l'insuline et un faible taux de cholestérol de haute densité (HDL). Autrement dit, ces personnes sont « métaboliquement obèses » même si elles affichent un poids normal. On voit donc que l’IMC est peu satisfaisant comme critère d'évaluation de l'état de santé.

 

Cette étude annonce également que plus de la moitié des personnes en surpoids sont métaboliquement saines, et que cette proportion est d’un tiers environ chez les obèses. Cependant, cette situation tend à se dégrader avec le temps, et les troubles du spectre de l’obésité sont à plus ou moins long terme la réponse naturelle à cet excès pondéral.

 

En conclusion, je dirais qu’il est tout à fait légitime que le poids soit un motif de consultation. J’entends votre demande, même si en tant que praticien je considère la perte de poids comme un indicateur de l’amélioration de votre état de santé parmi d’autres et non comme l’objectif de la prise en charge. Un peu comme si la perte de poids était un « effet collatéral » alors que pour vous, elle est l’objectif principal. Peu importe. Disons, qu’un suivi adéquat et la résolution des facteurs sous-jacents permettront d’accéder à votre souhait de perte de poids avec comme cerise sur le gâteau l’amélioration de votre état de santé.

 

 
 

C’est avec plaisir que je vous partage ces informations. Merci de mentionner la source si vous partagez à votre tour tout ou partie de mes articles.


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