Intestin et immunité
- Véronique Gillas
- 29 nov. 2024
- 2 min de lecture

Je l’ai évoqué à plusieurs reprises, l’immunité est fortement influencée par notre santé intestinale. Pourquoi ? Parce que le premier facteur qui contribue à notre immunité, ce sont nos barrières physiques. C’est évident pour notre peau, nous voyons bien qu’elle nous protège. Il en est de même pour nos muqueuses, et notamment pour notre muqueuse intestinale qui est beaucoup plus conséquente en surface que notre peau (de l’ordre de 500 fois plus) ce qui multiplie les possibilités d’entrer.
Cette barrière est d’autant plus vulnérable qu’elle est extrêmement fine, puisque constituée d’une seule couche de cellules, les entérocytes. On comprend alors que les entérocytes constituent une porte d’entrée pour les virus, ce qui explique que 70 à 80% des cellules de notre système immunitaire soient le long de cette muqueuse, en état de veille et prêtes à intervenir si un intrus parvenait à la franchir.
Les entérocytes sont renouvelés toutes les 36 heures. Ceci ne peut se faire correctement que si les cellules bénéficient de tous les nutriments nécessaires à leur développement. On voit apparaître ici un cercle vicieux :
Si des déficits micronutritionnels existent, le renouvellement des cellules sera compromis, ce qui va altérer la qualité de la barrière, induisant une plus grande vulnérabilité aux passages anarchiques de pathogènes et nutriments, avec pour conséquence une sursollicitation du système immunitaire qui va participer à l’inflammation, dont les effets délétères ont déjà été évoqués.
Mais ces cellules jouant aussi un rôle fondamental dans l’absorption des nutriments, leur altération va contribuer aux déficits qui sont à la source de leur mauvais renouvellement.
La dysbiose intestinale, qui désigne une prolifération de certaines espèces de bactéries et/ou champignons au détriment des autres espèces et/ou une diminution de la diversité des espèces, va induire une perte plus ou moins conséquente des fonctions de notre microbiote. Elle va notamment compromettre la synthèse de certaines vitamines, mais aussi du mucus qui protège les cellules de la muqueuse intestinale, les rendant encore plus vulnérables. Elle va également participer au développement d’un intestin perméable favorisant là encore la pénétration d’intrus dans notre organisme et la réduction de l’absorption des micronutriments indispensables.
En conséquence, pour faire simple, retenez qu’un microbiote équilibré est indispensable pour avoir une immunité optimale.
A ce stade, il est utile de rappeler que les premiers facteurs qui contribuent à un microbiote équilibré sont la consommation de légumes et de fruits, une mastication efficace et des repas pris dans une ambiance favorable à la détente. Ce sont des éléments, qui même s’ils s’avèrent souvent insuffisants, n’en sont pas moins incontournables.
Prendre soin de son intestin constitue pour moi une action à entreprendre pour l’immunité, mais plus largement pour toutes les prises en charge en santé fonctionnelle. Aucune amélioration de l’état de santé ne saurait être pérenne sans un rétablissement de la fonction intestinale.
C’est avec plaisir que je vous partage ces informations. Merci de mentionner la source si vous partagez à votre tour tout ou partie de mes articles.
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