Stress et immunité
- Véronique Gillas
- 4 déc. 2024
- 3 min de lecture

Comme le manque de sommeil, le stress est une circonstance qui augmente la vulnérabilité aux pathologies.
Bien évidemment, je ne parle pas ici d’une situation ponctuelle. Le fait de stresser parce que vous allez être en retard à un rendez-vous, même s’il induit des réactions biochimiques, n’aura pas le même effet que le fait de vivre un stress chronique, bien que les réactions biochimiques soient à priori identiques. C’est ce dernier qui est le plus délétère par la répétition des réactions induites.
Les liens entre stress et immunité sont multiples. Le stress impacte
le statut en zinc, un minéral central dans l’immunité comme nous l’avons vu précédemment,
le statut en cortisol, à la fois anti-inflammatoire et immunomodulateur,
l’adrénaline et la noradrénaline avec pour conséquences une baisse des réserves en magnésium (ce qui majore la vulnérabilité au stress et diminue la production d’énergie) et une pénétration de fer dans les cellules
…
Les conséquences vont toutes dans le sens d’une majoration de l’inflammation et d’une diminution des défenses contre l’infection.
A titre d’exemple, et parce que l’impact visible du stress sur le système digestif ne vous aura probablement pas échappé, je vous propose de faire un petit focus (volontairement simpliste) sur ce lien entre digestion et stress.
En cas de stress le système orthosympathique, qui permet de fuir ou de se battre, est activé au détriment du système parasympathique, dont relève notre digestion. Ces réactions proviennent de situations ancestrales dans lesquelles le danger était ponctuel, mais bien réel. Il fallait que notre corps réunisse les conditions optimales pour y faire face, et ce n’était vraiment pas le moment de digérer. Si le parasympathique est inactivé, notre digestion va donc être altérée.
Nous avons tous connu des situations dans lesquelles le stress nous a donné des maux de ventre ou des soucis digestifs (pouvant aller jusqu’à des vomissements ou de la diarrhée dans des cas extrêmes). La rentrée des classes, un examen, un entretien d’embauche, une compétition sportive… sont autant d’exemples que chacun a pu expérimenter.
Notre société actuelle, nous confronte bien entendu à des stress ponctuels, comme ceux que je viens d’évoquer, mais aussi et surtout à du stress chronique. Ce dernier est bien plus insidieux et donc bien plus nuisible.
En cas de stress, l’acide chlorhydrique, les enzymes digestives, les acides biliaires, ne sont plus bien synthétisés, si bien que des aliments vont parvenir dans l’intestin dans un état de digestion insuffisante. Si c’est ponctuel, là encore, ce n’est pas bien grave.
Si c’est de façon régulière, comme nous ne saurons plus extraire de notre nourriture les nutriments, des carences en micronutriments vont apparaître, dont ceux nécessaires à notre immunité.
De plus, ces aliments insuffisamment décomposés vont favoriser les dysbioses en servant de nourriture à notre microbiote.
Par voie de conséquence les barrières vont être altérées ce qui va induire une inflammation systémique de bas grade.
Nous avons vu qu’une bonne immunité dépendait de bonnes barrières (notamment intestinales), d’un statut en micronutriment optimal et d’une inflammation maîtrisée. Le stress chronique va nuire à ces trois conditions.
Pour cette raison, et pour de nombreuses autres, il est donc particulièrement nécessaire de mettre en place des stratégies pour diminuer le stress chronique qui fait le lit, et entretient de très nombreuses pathologies.
C’est avec plaisir que je vous partage ces informations. Merci de mentionner la source si vous partagez à votre tour tout ou partie de mes articles.
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